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L'exploit de Pascal Gihozo : 216 km à vélo autour de Maurice en 24h

Pascal Gihozo
Écrit parVeedushi Ble 03 Octobre 2025

Arrivé à Maurice en 2021 grâce à une bourse de la Fondation Mastercard, Pascal Gihozo, développeur d'origine rwandaise, s'est construit une vie entre technologie, innovation en santé et goût de l'aventure. Aujourd'hui Assistant en e-santé au PNUD Maurice & Seychelles et cofondateur d'Alonix Solutions, il conjugue carrière professionnelle et passion pour les défis d'endurance. Son dernier exploit : parcourir les 216 kilomètres du tour de l'île à vélo. Dans cet entretien, il revient sur son parcours d'expatrié, les leçons apprises et ses conseils aux jeunes professionnels africains.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours du Rwanda jusqu'à l'île Maurice ?

Je suis arrivé à Maurice en 2021 après avoir obtenu une prestigieuse bourse Mastercard pour étudier à l'African Leadership College. Originaire du Rwanda, surnommé le pays aux mille collines, j'ai été surpris par le contraste en découvrant un plateau relativement plat, encadré par de magnifiques côtes.

Mes premières semaines, je les ai passées en quarantaine à l'hôtel Ravenala Attitude, dans une chambre avec vue directe sur la plage. Pour quelqu'un qui n'avait jamais vécu au bord de l'océan, voir le lever et le coucher du soleil chaque jour sur la mer a été une expérience vraiment magique.

Qu'est-ce qui vous a motivé à venir à Maurice et comment avez-vous intégré le PNUD ?

C'est grâce à ma bourse d'études que je me suis retrouvé à Maurice. Après avoir décroché mon diplôme, j'ai postulé à des postes liés à la santé numérique et j'ai eu la chance de décrocher un emploi au PNUD Maurice et Seychelles. C'est une belle opportunité qui me permet de continuer à progresser professionnellement.

Quelles ont été vos premières impressions en arrivant à Maurice ? Y a-t-il eu des surprises culturelles ?

En venant du Rwanda, un pays doté de multiples collines, j'ai tout de suite été marqué par les paysages côtiers de l'île Maurice et la vue quotidienne sur l'océan, surtout durant la période de quarantaine. C'était un contraste marquant.

J'ai aussi été impressionné par l'atmosphère conviviale et multiculturelle à travers l'île, ainsi que par la chaleur de l'accueil des Mauriciens.

Comment décririez-vous votre vie à Grand-Baie ? Qu'appréciez-vous le plus dans ce mode de vie ?

J'ai d'abord vécu quelque temps à Pamplemousses avant de m'installer à Grand-Baie. Je dois dire que c'est un endroit palpitant, avec une vie nocturne animée et un accès facile à la mer. J'ai la chance d'avoir trouvé un logement situé à seulement cinq minutes de la plage. J'aime pouvoir aller marcher au bord de l'eau après le travail ou encore sortir manger tard le soir.

Avez-vous rencontré des difficultés particulières en tant que jeune expatrié à Maurice ? Comment vous êtes-vous ²¹»å²¹±è³Ùé ?

Je n'ai pas vraiment rencontré de difficultés majeures depuis mon installation à Maurice. En revanche, pendant mes deux premières années d'études, il était relativement compliqué de trouver des stages sur place. J'ai donc parfois dû retourner au Rwanda pour mes périodes de stage.

C'est grâce à ma persévérance que je suis parvenu à m'adapter, mais aussi en développant mon réseau et en saisissant chaque opportunité qui s'est présentée pour renforcer mes compétences et mes contacts.

Vous avez récemment parcouru à vélo le tour complet de Maurice (216 km) en 24 h. Racontez-nous cette expérience. Qu'est-ce qui vous a motivé ?

Tout a commencé en 2023, lors d'une sortie tranquille entre Cap Malheureux et Grand-Baie. J'avais tellement adoré longer la côte que je me suis demandé si je pouvais faire le tour entier de l'île. J'ai fait pas mal de recherches et même créé un groupe WhatsApp avec 13 amis, mais nous avons fini par repousser le projet à plusieurs reprises.

Deux ans plus tard, lors d'un déplacement professionnel à Flacq, l'idée m'est revenue. J'en ai reparlé et mon ami Ishimwe Eulade, qui venait de soumettre son mémoire de Master, m'a lancé : « On le fait samedi, dans deux jours. »

En 48 heures, nous avons loué des VTT, préparé de la nourriture et des chargeurs, puis nous nous sommes lancés. Ce fut à la fois brutal et magnifique : de longues montées, du pédalage de nuit, des inconnus qui s'arrêtaient pour nous aider et nous encourager… Au final, nous avons la satisfaction profonde d'avoir bouclé 216 km en moins de 24 heures ! Pour Ishimwe, c'était une manière de célébrer la fin de son Master. Pour moi, c'était l'accomplissement d'un vieux rêve.

Avec seulement 48 heures de préparation, comment vous êtes-vous mentalement préparé à un tel défi ?

Tout reposait sur la passion et la concentration. Je me suis convaincu que c'était possible. J'ai utilisé ChatGPT pour trouver rapidement des conseils de préparation et de nutrition, j'ai ajusté mon alimentation en augmentant les glucides, ²¹»å²¹±è³Ùé mes séances de sport vers du cardio léger et réduit les exercices intenses pour les jambes.

Mentalement, je me suis concentré sur la logistique, le rythme et un objectif simple : avancer une heure après l'autre.

Qu'avez-vous appris de cette aventure ?

Que l'impossible devient possible à partir du moment où l'on ose essayer. J'ai aussi découvert que l'endurance repose autant sur la patience et la persistance mentale que sur la condition physique.

En dehors du travail et du sport, que faites-vous de votre temps libre à Maurice ?

Je cherche toujours à équilibrer technologie et activité physique. En tant que techpreneur chez Alonix Solutions Ltd, je travaille sur divers projets logiciels. En outre, je cours, je marche, je nage et je vais régulièrement à la salle. Je joue au basket deux à trois fois par semaine sur le terrain de Grand-Baie, un vrai plaisir. J'adore aussi passer du temps dans la nature. Que ce soit en allant à la plage ou simplement sur le chemin du travail, je prends souvent des photos des paysages.

Rester actif et connecté à la nature me motive et me donne l'énergie nécessaire pour relever de nouveaux défis.

Quel a été l'aspect le plus gratifiant de votre expérience d'expatrié à Maurice ?

Les opportunités professionnelles et l'ouverture aux solutions numériques. En tant que développeur, j'ai eu la chance de travailler sur des projets locaux avec des gens prêts à investir dans des produits digitaux. C'est motivant et très enrichissant.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Africains qui envisagent de venir travailler à Maurice ?

Planifiez soigneusement votre arrivée. Les questions de visas et de contrats peuvent être strictes : souvent, le visa est lié à la durée du contrat. Il faut donc bien coordonner avec son employeur et anticiper ses déplacements.

Je conseille également de développer son réseau : beaucoup d'opportunités à Maurice naissent des rencontres.

Vous voyez-vous rester longtemps à Maurice ou envisagez-vous de retourner au Rwanda ou d'aller ailleurs ?

Si les bonnes opportunités continuent de se présenter, je resterai volontiers à Maurice, car j'ai déjà de nombreuses connexions professionnelles ici. Mais je reste ouvert à un retour au Rwanda ou à la découverte d'autres pays. Ce qui compte avant tout pour moi, c'est de travailler sur des projets qui ont un impact.

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A propos de

Détentrice d'un diplôme approfondi de langue française, j'ai été journaliste à Maurice pendant 6 ans. Je compte une douzaine d'années d'expérience en tant que rédactrice web bilingue à ÍæÅ¼½ã½ã, dont cinq au poste d'assistante éditoriale. Avant de rejoindre l'équipe d'ÍæÅ¼½ã½ã, j'ai occupé le poste de journaliste/reporter au sein de plusieurs rédactions mauriciennes. Mon expérience de plus de 6 ans dans la presse mauricienne m'a permis de côtoyer plusieurs personnalités et de couvrir de nombreux événements sur différentes thématiques.

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