«Avoir un compte à l'étranger n'est pas interdit»
Oui, n'importe qui peut ouvrir et détenir un compte bancaire à l'étranger. C'est tout à fait légal à condition de le déclarer à l'administration fiscale.
L'obligation de déclarer les comptes bancaires à l'étranger pour des Francais
Vous devez déclarer, en même temps que votre déclaration de revenus, les références de ces comptes. Chaque compte doit faire l'objet d'une déclaration distincte, établie sur un imprimé n° 3916 (Cerfa n°11916*06 ou 50869#06) ou sur papier libre reprenant les mentions de l'imprimé. Vous pouvez télécharger l’imprimé en cliquant sur le lien. Cette obligation concerne les personnes physiques, les associations et les sociétés n'ayant pas la forme commerciale, domiciliées en France. Les sanctions en cas de non déclaration de comptes bancaires à l'étranger. En cas de non respect de l’obligation de déclarer les comptes ouverts à l’étranger, les sanctions suivantes sont applicables :
•  Une amende fiscale
L’amende est égale à 1 500 € par compte non déclaré. Lorsque le compte est détenu dans un Etat ou territoire qui n'a pas conclu avec la France une convention d'assistance administrative permettant l'accès aux renseignements bancaires, l’amende fiscale est portée à 10 000 € par compte non déclaré. Lorsque le solde des comptes non déclarés au 31 décembre d’une année dépasse 50 000 €, ces amendes fixes sont remplacées par une amende de 5 % (loi de finances rectificative pour 2012 n°2012-354 du 14 avril 2012).Celle-ci ne peut être inférieure à 10 000 € lorsque le compte est détenu dans un Etat ou territoire n'ayant pas conclu avec la France une convention d'assistance administrative. Cette amende de 5 % s’applique aux déclarations déposées à compter de 16 mars 2012.
•  Un délai de reprise spécial
Le délai de reprise, c'est-à -dire la durée pendant laquelle l’administration fiscale peut vous contrôler, normalement de 3 ans, peut être portée à dix ans si vous ne déclarez pas vos comptes bancaires situés à l’étranger.
•  Une présomption de revenus imposables
Les fonds transférés par l'intermédiaire de comptes non déclarés sont présumés être des revenus imposables. S’agissant d’une simple présomption, vous pouvez apporter la preuve que ces sommes ne constituent pas des revenus (un emprunt, des économies….) ou ont déjà été imposées. Les rappels d’impôt correspondant sont en outre soumis à la majoration de 40 % applicable en l’absence de bonne foi et aux intérêts de retard. La CSG et les autres contributions sociales s’appliquent aussi.
Que risquent les détenteurs de comptes bancaires non déclarés à l'étranger?
Si l'administration fiscale les découvre, ils risquent gros, de plus en plus gros. Ils risquent d'abord un redressement fiscal d'impôt sur le revenu. Le fisc peut aujourd'hui remonter jusqu'à 2006. Les intérêts, les dividendes seront taxés à l'impôt sur le revenu, en fonction de la tranche marginale du contribuable. Et la base d'imposition sera majorée, c'est en quelque sorte une pénalité: si vous avez 100 sur le compte, vous serez taxé sur 125.
Il existe aussi des pénalités fiscales, qui vont de 40% du montant de l'impôt à 80% en cas d'activités occultes. Elles s'ajoutent aux redressements d'impôts auxquels il faut encore ajouter les intérêts de retard, qui s'élèvent à 4,8% par an, et tenir compte des prélèvements sociaux qui sont également dus.