Bonjour Priscilla,
personnellement, j'ai trouvé très difficile l’Angleterre.
La langue est "of course" un critère d'importance, mais à un point que je n'imaginais pas. J'ai passé une année en Espagne en ayant un niveau correct, et j'ai réussi à me faire beaucoup d'amis, qui n'ont aucunement été gênés par mon accent, ou bien mes manières d'être différentes. Alors qu'en Angleterre, les gens m'ont parus beaucoup moins ouverts / curieux / tolérants des autres cultures. Et pourtant, mon niveau en anglais était équivalent à mon niveau d'espagnol, mais les britanniques sont tatillons sur la langue et ne font que de rares efforts pour parler les langues étrangères (je suis prof de ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ et d'Espagnol, donc je peux en témoigner).
Après, il y a un monde, que dis-je, une autre dimension qui s'appelle Londres. Je n'y ai pas vécu mais tous les retours que j'ai eus m'apportent un autre son de cloche. La campagne anglaise, ça n'a rien à voir.
J'ai plein de hobbies, mais je ne suis pas parvenu à me faire des potes hors de mes camarades de promo qui ont d'ailleurs expérimenté les mêmes difficultés que moi.
Il n'est pas facile de contrer le sentiment de solitude je trouve, parce que le rythme de vie anglaise est conçu différemment (se lever tôt, dîner tôt, se bourrer la gueule tôt). Et puis les lieux de sociabilité : j'ai du mal à trouver un café ouvert après 17h, la plupart des commerces ferme tôt. Il y a bien les pubs, mais alors qu'en France, les pubs c'est "cool et branché", ici c'est une autre ambiance, celle des quadragénaires sortant du travail qui viennent se pinter (oui, je pense que les anglais ont un problème avec l'alcool, encore plus chez les profs d'ailleurs). Donc c'est pas forcément ce que je recherche, et en plus je me suis parfois retrouvé dans des ambiances où je n'aurais pas aimé être une jeune femme seule.
Heureusement, ce qui m'a sauvé c'était les autres étrangers. Autant en Espagne j’essayais d'éviter de côtoyer systématiquement mes compatriotes, autant ici sans eux et mes amis espagnols j'aurais sombré encore plus dans la déprime.
Évidemment, il me semble important de rappeler que mon témoignage n'est qu'une expérience parmi d'autres, et que (je l'espère) il y en a des positives.