Bonjour ROZILIS,
Je partage l'ensemble de votre commentaire, à quelques détails près.
1) L'efficacité de la fermeture des frontières : d'abord, les épidémiologistes ont des avis partagés. Et ceux qui prétendent qu'un virus ne s'arrête pas aux frontières l'affirment davantage par idéologie politique que par connaissance scientifique. Sous prétexte que les frontières n'arrêtent pas le virus, il faudrait les laisser ouvertes ? Il ne vous a pas échappé que presque tous les pays ferment leurs frontières ! C'est un peu tard, mais ça permet de limiter considérablement la propagation. Soyons logiques : un virus est porté par une personne, si on ferme la frontière, cette personne ne peut entrer sur le territoire et ne peut donc pas transmettre le virus. C'est logique quand même ! Lorsqu'on limite le déplacement des gens, quand on les confine chez eux, on crée des "frontières". La fermeture des frontières est efficace, et tous les pays (Singapour, Hong Kong, Taïwan) qui ont eu le courage de le faire sont dans une situation moins catastrophique que les États qui se sont foutus de la gueule des Chinois.
2) Vous dites que si vous aviez 70 ans et une pathologie respiratoire, vous rentreriez en France. J'ajoute : peu importe l'âge, mieux vaut rentrer en France. Dans sa récente conférence de presse, Macron a prévenu les ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ qu'une deuxième vague allait arriver, touchant des personnes plus jeunes. Cette information lui a été donnée par les chefs de services de réanimation qui constatent depuis plusieurs jours déjà qu'il y a de plus en plus de jeunes adultes (de 30 ans !) ne souffrant pas de pathologies chroniques admis en réanimation. Les médecins italiens avaient déjà fait remonter l'information. À ce propos, il y a environ une semaine une polémique a été soulevée par des journalistes français à la suite d'une information selon laquelle les médecins italiens font des choix parmi les patients. En fait, comme il y a de plus en plus de patients jeunes qui doivent aller en réanimation et qu'il n'y a pas assez de lits ni de moyens pour les accueillir, il paraît que les médecins italiens envisageraient de soigner d'abord ceux qui ont plus de chances de s'en sortir, c'est-à -dire les jeunes. L'idée selon laquelle les médecins italiens se concentrent sur des patients dont la vie peut être sauvée plutôt que sur les personnes âgées s'est répandue.
Ce que je vais dire est terrible, mais quand on est dans la situation de l'Italie, c'est une question qui s'impose naturellement. Sauf que les journalistes français ont commencé à l'ouvrir en donnant des leçons de morale à tout le monde, ne voyant pas qu'en France on serait confronté au même problème !
Je me souviens des têtes du ministre de la Santé (c'était Agnès Buzyn) et du directeur général de la Santé au début de l'épidémie, avec presque le sourire aux lèvres, et le fameux slogan "Pas de panique". Il suffit de revoir les conférences d'il y a 3 semaines et vous verrez qu'ils font moins les malins depuis. On a cru que la France serait intouchable. Puis, l'arrogance française se manifesta à nouveau il y a quelques jours encore, lorsque divers intervenants se vantaient presque de l'efficacité du système de soins français par rapport au système italien. Combien de fois ai-je entendu "La France ce n'est pas l'Italie" ! Sous-entendu : nous on est capable de gérer l'épidémie. Ah ouais ?! On voit le résultat aujourd'hui.
La situation est grave. Je ne sais pas si les Mauriciens en ont conscience, mais à La Réunion j'ai l'impression que les gens ne réalisent pas. En tout cas, ils ont une drôle de manière de prendre conscience ; en se précipitant en masse dans les supermarchés. Ce qui représente un bon moyen de propager le virus. Il y a toujours des irresponsables qui pensent qu'ils seront épargnés. Que ce soit à Maurice ou à La Réunion, on aurait bien besoin d'un cyclone qui dure. C'est peut-être le seul moyen pour que tout le monde reste chez soi.