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10 erreurs fiscales qui coûtent cher aux expatriés

couple planifiant leurs impots
friends_stock / Envato Elements
Écrit parAsaël Häzaqle 03 Octobre 2025

S'expatrier, c'est aussi penser à la « fiscalité ». Pour éviter les investissements risqués et les réveils douloureux, mieux vaut s'en remettre à des professionnels… tout en gardant un œil sur son ou ses comptes bancaires. Voici un article pratique et une liste des erreurs à éviter pour s'expatrier en toute sécurité.

Négliger le volet fiscal de l'expatriation

A priori, rien ne vous oblige à informer votre banquier de votre projet d'expatriation, surtout si vous savez quels sont les comptes à garder et à clôturer. Néanmoins, le volet fiscal de l'expatriation est loin d'être réduit à une affaire de comptes bancaires. Il s'agit de faire le point sur votre situation de départ pour mieux anticiper votre situation dans le pays d'expatriation. Ce point est essentiel, surtout si vous avez des objectifs précis à l'étranger (lancer votre entreprise, acheter un logement pour le faire louer, constituer un patrimoine pour votre retraite, etc.). Même en l'absence d'objectif précis, ne faites pas l'impasse sur la fiscalité de l'expatrié.

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Informez votre banquier de votre projet d'expatriation dans les meilleurs délais. La plupart des grandes banques traditionnelles disposent d'un service « mobilité internationale ». Si votre banque n'en possède pas, demandez à rencontrer un spécialiste du sujet et/ou contactez un expert en expatriation. Il pourra vous délivrer de nombreux conseils, en fonction de votre profil.

Oublier de déclarer ses comptes ouverts à l'étranger

Un certain nombre d'expats ne savent toujours pas qu'ils doivent obligatoirement signaler leurs comptes bancaires ouverts à l'étranger. Si vous avez immigré au Brésil, en Pologne ou aux Émirats arabes unis et que vous avez ouvert un ou des comptes dans ces pays, le fisc français doit en avoir connaissance. Le non-respect de cette obligation est passible d'une de 1 500 euros par compte non déclaré et ouvert dans un pays ayant conclu avec la France une « convention de lutte contre la fraude et l'évasion fiscales ». En l'absence de convention, l'amende grimpe à 10 000 euros par compte non déclaré. Seule exception à cette obligation de déclaration : votre compte ouvert à l'étranger est assujetti à votre compte français, et ne vous sert qu'à payer des biens en ligne ou à encaisser des paiements résultant de ventes de biens, dans la limite de 10 000 euros encaissés par an.

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Informez le fisc français dès l'ouverture de votre compte à l'étranger. Pour rappel, les services fiscaux doivent connaître vos comptes ouverts dans une banque, mais aussi dans les autres organismes (une agence de change, par exemple). Les comptes clos dans l'année doivent également être déclarés. Même chose si vous détenez ou utilisez un compte au moins une fois dans l'année.

Clôturer des comptes qui auraient pu rester ouverts

Vous êtes dans l'obligation de déclarer vos comptes ouverts à l'étranger. En revanche, vous n'êtes pas obligé de clôturer votre compte courant lorsque vous quittez le pays (sauf si vous êtes certain qu'il ne vous servira plus jamais). Il est au contraire recommandé de conserver un compte courant du pays d'origine, surtout s'il est encore en mouvement (réception de revenus, paiements/remboursements divers…). Vous pouvez également conserver certains comptes-épargne : livret A et B, Plan d'épargne logement (PEL), assurance-vie, et, Plan d'épargne en actions (PEA, ). Mais si vous êtes reconnu comme un non-résident fiscal, vous devrez clôturer tous vos comptes liés au lieu de résidence, comme votre livret jeune et/ou ceux de vos enfants, si vous vous expatriez en famille ; votre Livret d'Épargne Populaire (LEP), et votre Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS).

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Pour faire des économies sur les frais de gestion de votre compte courant resté ouvert, passez en revue ses caractéristiques avec votre banquier (d'où l'importance de l'informer…). Supprimez toutes les options inutiles.

Oublier de déclarer son changement de résidence fiscale

On trouve encore des expatriés qui ne déclarent pas leur changement de résidence fiscale, soit parce qu'ils sont certains d'être toujours liés à leur pays d'origine, soit parce qu'ils estiment que l'expatriation les exonère. Ils avancent la fameuse règle des « 183 jours », qui serait l'unique critère pour établir sa résidence fiscale dans ou hors du territoire français. En réalité, cette règle ne permet pas à elle seule de déterminer la résidence fiscale. L'administration fiscale française détermine selon plusieurs critères : votre foyer, votre lieu de séjour principal (c'est là qu'interviennent les 183 jours), votre travail, vos intérêts économiques. Il en va généralement de même pour les autres États.

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Renseignez-vous sur les règles de résidence fiscale. Par exemple, si vous vous êtes temporairement expatrié, mais que votre famille (foyer) est restée en France, l'administration fiscale risque de vous considérer comme un résident fiscal en France. Le foyer est l'un des premiers critères qu'elle regarde pour établir la résidence fiscale. Faites le point avant votre expatriation pour anticiper les conséquences fiscales de votre changement de vie.

Investir comme un local

Vous avez immigré au Canada, en Inde, en Finlande ou en Thaïlande, et vous imprégnez des us et coutumes locales. C'est en effet une excellente stratégie pour votre intégration. En revanche, l'opération peut s'avérer plus risquée concernant votre fiscalité. Ici, il faut tout d'abord bien déterminer votre objectif : comptez-vous rester définitivement dans le pays ou pas ? Car le risque d'investir comme un local se mesure notamment au moment du retour au pays, de l'expatriation dans un autre État ou de la succession. Il ne suffit donc pas d'acheter des fonds qui rapportent beaucoup et vite (il faudrait plutôt se méfier de ce type de placement). Il faut bâtir une stratégie tenant compte de votre situation (étranger occupant telle fonction professionnelle), de votre profil investisseur et de votre projet d'expatriation.

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Faites appel au banquier de votre pays d'origine et du pays d'accueil. Contactez également des agents experts en expatriation. Les placements internationaux, comme l'assurance-vie ou les placements immobiliers, peuvent être un très bon plan pour les étrangers… sous réserve de bien connaître les règles d'investissement.

Se décharger complètement sur son banquier

On vous déconseille de vous engager seul dans une stratégie d'optimisation fiscale à l'étranger, surtout si vous n'avez aucune connaissance en fiscalité. Mais on vous déconseille tout autant de vous décharger complètement sur votre banquier, vos amis et/ou sur votre conseiller en fiscalité internationale. C'est le meilleur moyen de vous tromper. Bien entendu, on ne suppose pas que tous les conseillers et experts soient des arnaqueurs. Nombre de professionnels compétents vous aideront à bien gérer votre fiscalité à l'étranger. Leurs conseils ne vous empêchent cependant pas de vous renseigner vous-même sur ce que vous devez/pouvez faire et les risques/bénéfices que vous encourrez.

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Renseignez-vous de préférence avant votre expatriation. Sans aller jusqu'à prendre des cours (sauf si vous êtes particulièrement motivé), apprenez les bases de la fiscalité dans votre pays d'origine et dans le pays d'accueil. Elaborez des stratégies cohérentes avec votre profil.

Mal comprendre la fiscalité française

S'il y a bien un lien que votre expatriation ne coupera pas, c'est celui avec l'administration fiscale. Même si vous devenez non-résident fiscal en France, vous pouvez rester concerné par les impôts français. C'est par exemple le cas si vous détenez un appartement ou une maison en France, si vous continuez de percevoir des revenus français, si vos enfants vivent en France, si vous envisagez un retour au pays, ou une succession. D'où l'importance d'apprendre les bases de la fiscalité.

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Faites le point sur vos sources de revenus avant le départ. Qu'allez-vous faire de votre logement ? de votre voiture ? Allez-vous opter pour la location ? Allez-vous continuer de percevoir des revenus en France ?

Ne pas se renseigner sur le pays d'expatriation

Les récentes réformes fiscales ³Ù³ó²¹Ã¯±ô²¹²Ô»å²¹¾±²õ±ð et britannique rappellent que fiscalité et politique sont étroitement liées. Votre plan d'expatriation peut être remis en cause par une réforme fiscale, des tensions politiques et/ou un contexte socio-économique particulier. Pour éviter les déconvenues, renseignez-vous sur votre futur pays d'accueil. Est-il politiquement stable ? Ses institutions sont-elles solides ? Quel est le climat socio-économique? Quel est le courant politique dominant ? La monnaie nationale est-elle stable ? Évitez de mettre toutes vos économies dans le même produit d'épargne. Diversifiez vos placements ; naviguez entre placements sûrs et placements plus risqués, mais toujours en prenant en compte votre profil. Si vous n'êtes pas « joueur », évitez les placements en bourse qui vous promettent des gains élevés, mais avec un risque élevé.

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S'il est impossible de tout anticiper, la bonne connaissance du terrain (ici, le pays d'accueil) permettra de prendre le recul nécessaire en cas de difficulté. Une bonne stratégie d'optimisation fiscale doit justement permettre de mieux encaisser les cours durs.

Mal anticiper la transmission du patrimoine

Les règles de succession changent d'un pays à l'autre. Les frais peuvent rapidement grimper. L'Italie applique un régime fiscal plus avantageux que la France. Elle prévoit en effet un abattement d'un million d'euros pour les enfants et le conjoint, et 4 % de taxes au-delà d'un million d'euros. Aux États-Unis, l'abattement est encore plus avantageux, et s'élève à 5,6 millions de dollars. Le taux d'impôt peut aller jusqu'à 40 % au-delà de cette somme. En France, l'abattement est réservé aux enfants et limité à 100 000 euros. En Autriche, en Suède ou en Norvège, il n'y a pas de droits de succession. Votre plan d'expatriation doit tenir compte de l'ensemble de vos biens acquis en France et à l'étranger (logement, terrains, voitures, bijoux, œuvres d'art, avoirs financiers…).

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Les règles en cas de succession sont complexes. Vérifiez si votre pays d'origine et votre pays d'accueil ont signé une convention en la matière. Anticipez tout retour d'expatriation ou changement de plan, et sollicitez l'expertise de spécialistes. N'oubliez pas que les règles peuvent changer. Exemple avec le Royaume-Uni et la fin du régime des non-domiciliés.

Ne pas « faire travailler » son épargne

L'argent ne dort jamais. Les dernières poussées inflationnistes ont mis à mal les plans d'épargne de nombreuses personnes. Les expatriés ne sont bien sûr pas épargnés par les aléas de l'économie. Ici, la première erreur est de garder tous ses œufs dans le même panier. En cas de baisse de taux ou d'inflation, vous risquez de perdre gros. La deuxième erreur est de laisser « dormir » son épargne. Vous placez votre argent sur un compte sans vous en occuper. La troisième erreur est de tout miser sur le liquide. La crise économique actuelle et les craintes concernant les banques ont fait lever un vent de thésaurisation. Des épargnants méfiants se sont mis en tête de vider leurs comptes pour placer leur argent ailleurs. Mais en faisant cela, l'argent ne travaille pas. Il perd de sa valeur.

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Au lieu de vider vos comptes, misez sur la diversification : assurance-vie, actions, PEL, matières précieuses… Renseignez-vous sur les avantages et les risques de chaque placement, eu égard à votre profil d'expatrié. Fuyez les placements qui vous promettent de « gagner gros très rapidement ». Soyez particulièrement prudent si vous investissez dans les produits à risque élevé, comme les cryptoactifs. Demandez l'expertise d'un spécialiste.

Liens utiles :

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Sources :

Taxes
A propos de

Rédactrice web spécialisée en actualité politique et socio-économique, Asaël Häzaq observe et décrypte les tendances de la conjoncture internationale. Forte de son expérience d’expatriée au Japon, elle propose conseils et analyses sur la vie d’expatrié : choix du visa, études, recherche d’emploi, vie de travail, apprentissage de la langue, découverte du pays. Titulaire d’un Master II en Droit - Sciences politiques, elle a également expérimenté la vie de nomade numérique.

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