
Investir en crypto et payer zéro impôt, c'est possible. Sous conditions. Zoom sur ces pays « crypto-friendly » qui promettent une exonération totale d'impôts ou des taxes réduites au minimum.
Impôt et investissement en cryptoactifs : dans quels pays s'expatrier ?
Si l'investissement en cryptoactifs a la côte (ou « cryptomonnaie »), c'est parce qu'il promet des rendements bien supérieurs à ceux des placements classiques. Mais les risques sont également plus élevés. Conscients de l'enjeu des cryptoactifs, les États se sont progressivement mis à encadrer son utilisation. Un encadrement visant à réglementer un système justement pensé pour « se passer » des États, mais qui peut aussi servir à attirer les crypto-investisseurs. En effet, les exonérations d'impôts promises par les pays « crypto-friendly » sont un moyen d'attirer les expatriés. Si l'on pense premièrement aux traditionnels paradis fiscaux, d'autres États promettent des impôts nuls, ou allégés, pour qui investit dans les cryptoactifs.
Portugal
L'une des destinations favorites des expatriés s'est ouverte aux crypto-investisseurs. Si les lois de 2023 et 2024 encadrent plus strictement les « cryptomonnaies », elles continuent d'offrir des avantages. Les crypto-investisseurs sur le long terme (plus d'un an) sont toujours exonérés de l'impôt sur les plus-values.
Émirats arabes unis (EAU)
L'autre pays star des expatriés accueille à bras ouvert les crypto-investisseurs. Sa réforme de 2021 simplifie les règles et encourage les échanges de cryptoactifs, notamment dans les . Aux EAU, pas d'impôt sur le revenu ni d'impôt sur les gains en capital (pour les particuliers). La vente de cryptoactifs est exonérée d'impôts. De plus, le pays a instauré plusieurs organismes chargés notamment de délivrer des licences aux entreprises spécialisées dans les cryptoactifs ; ces licences permettent d'opérer légalement sur le territoire émirati. La et la font partie de ces organismes régulateurs.
Allemagne
Comme le Portugal, l'Allemagne favorise les investissements en cryptoactifs de longue durée. Les investisseurs possédant leurs cryptoactifs durant plus de 12 mois ne paient pas l'impôt sur les gains en capital. Les investissements de court terme ne seront pas imposés si les gains annuels sont inférieurs à 1 000 euros.
Salvador
Impossible de parler de cryptoactifs sans parler du Salvador, le premier État au monde à avoir reconnu le bitcoin comme une monnaie légale (en 2021). Cette reconnaissance va avec la mise en place d'un écosystème favorable aux « cryptomonnaies » : zéro impôt sur les gains en capital si les transactions sont en bitcoins. De plus, le système fiscal de Salvador ne reconnaît que les revenus territoriaux. Les revenus de source étrangère, y compris les cryptoactifs, échappent donc à l'impôt. Les entreprises spécialisées dans les cryptomonnaies bénéficient également d'avantages : pas de TVA sur les opérations en bitcoin, pas d'impôt sur les sociétés, pas de taxes sur les dividendes ou les profits tirés des cryptoactifs.
Malte
Malte n'attire pas seulement les expats pour son cadre de vie privilégié. Sa fiscalité avantageuse en fait une destination de choix pour les investisseurs. Les avantages fiscaux s'étendent aux cryptoactifs, qui échappent à la TVA et à l'impôt sur les gains en capital (pour les opérations de long terme). Par contre, les bénéfices des transactions effectuées dans une même journée seront imposés (impôt sur le revenu).
Andorre
Andorre entend créer un écosystème favorable au développement des cryptoactifs. Les vendeurs de cryptoactifs qui investissent leurs bénéfices dans l'économie d'Andorre bénéficient d'importants avantages fiscaux. Il n'y a en revanche pas d'exonération totale pour la vente des cryptoactifs, mais un taux d'impôt réduit à 10 %.
Îles Caïmans
Le très célèbre paradis fiscal élargit son domaine d'expertise aux cryptoactifs. Sur les îles Caïmans, il n'y a toujours aucun impôt sur le revenu, les sociétés, ou sur les gains en capital. Les crypto-investisseurs sont donc libres de toucher les profits de leurs investissements sans se soucier de l'impôt. De plus, ils peuvent opérer légalement grâce au , nouvelle législation permettant aux acteurs des cryptoactifs (plateformes d'échanges, prestataires de services, etc.) d'opérer légalement sur le territoire.
Hong Kong
Les entreprises et personnes investissant dans les cryptoactifs échappent à l'impôt sur les plus-values. En revanche, les entreprises dont l'activité consiste à vendre des cryptoactifs (il ne s'agit pas d'un investissement) devront payer l'impôt sur le revenu.
Singapour
À Singapour, il n'y a pas d'impôt sur les gains en capital. De fait, les crypto-investisseurs (particuliers ou entreprises) sont exonérés d'impôts, mais uniquement s'ils investissent sur le long terme. Mais comme à Hong Kong, les entreprises spécialisées dans l'achat et la vente établis à Singapour devront payer l'impôt sur les bénéfices. Les particuliers et entreprises acceptant d'être payés en « cryptomonnaie » devront payer l'impôt sur le revenu.
Monaco
Déjà fiscalement intéressante pour les grandes fortunes, la Principauté de Monaco a ²¹»å²¹±è³Ùé ses règles fiscales pour prendre en compte les cryptoactifs. Pour rappel, les résidents de Monaco ne paient pas l'impôt sur le revenu. Les investisseurs en cryptoactifs profitent du système monégasque : ils peuvent vendre librement leurs cryptoactifs, sans être taxés.
Gibraltar
Les crypto-investisseurs de Gibraltar profitent d'une certaine opacité fiscale. Déjà connue pour ses largesses en la matière, Gibraltar applique la même politique concernant les cryptoactifs : pas d'impôt sur les plus-values. Pas de TVA (on rappelle qu'il n'y a pas de TVA à Gibraltar). En revanche, les entreprises paient 10 % d'impôts sur les bénéfices réalisés via les cryptoactifs.
Cryptoinvestisseurs : à quoi faut-il faire attention ?
S'expatrier au seul motif que le pays soit « crypto-friendly » ne semble pas être une bonne opération. Car les législations restent encore plus ou moins hésitantes concernant les actifs numériques. Faut-il les considérer comme une monnaie, ou non ? Une réponse négative doit-elle signifier que ces actifs échappent à l'impôt ?
Gare aux mirages. Si Salvador a fait le buzz en reconnaissant le bitcoin comme monnaie officielle, il suscite aujourd'hui l'inquiétude avec sa « Bitcoin City », toujours en projet. La Bitcoin City serait un « paradis fiscal pour crypto-investisseurs », entièrement bâtie autour du bitcoin et pour le bitcoin. Problème : entre le projet et sa réalisation concrète s'érigent de nombreux obstacles que le gouvernement avait mal anticipés. L'euphorie des premiers mois retombée, comment mettre en place cette ville du futur ? Selon les experts, le chantier titanesque de la Bitcoin City se compterait en dizaines d'années. Et pas sûr qu'il soit rentable.
C'est tout le problème des cryptoactifs. Leur forte volatilité restreint les projections sur le long terme. La part de risque reste très élevée, comparativement aux autres placements. L'expatrié éclairé a tout intérêt à se renseigner sur le crypto-investissement avant de se lancer.
Sources :