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Carrière : que recherchent vraiment les recruteurs ?

entretien d'embauche
monkeybusiness / Envato Elements
Écrit parHelena Delbecqle 15 Juillet 2025

On sait tous qu'il faut avoir des compétences interculturelles et de bonnes facultés d'adaptation - entre autres qualités - pour avoir ses chances quand on postule à l'étranger. Mais la concurrence reste souvent rude. Comment se démarquer face à un recruteur à l'international ? Voici des conseils concrets pour préparer efficacement vos candidatures et entretiens.

« Je sais m'adapter » : n'en faites pas une coquille vide

« Flexibilité », « faculté d'adaptation », « ouverture d'esprit » : certains mots passe-partout ont le don d'irriter les recruteurs tellement ils sont galvaudés.

N'utilisez pas ces qualificatifs si vous ne pouvez pas les illustrer très concrètement.

Vous avez déjà vécu ou travaillé à l'étranger ? Réfléchissez à une situation précise où vous avez dû adapter vos habitudes de travail, votre communication ou votre compréhension des codes sociaux pour réussir dans ce nouvel environnement culturel : par exemple, apprendre à gérer des réunions plus hiérarchiques au Japon ou adopter un ton plus direct en Allemagne.

Vous n'avez pas encore d'expérience à l'international ? Valorisez adroitement vos interactions multiculturelles dans votre pays d'origine (études, travail en équipe avec des collègues étrangers, bénévolat, etc.) et montrez que vous savez écouter, observer, et ajuster votre comportement. Étayez vos propos par des exemples de réactions concrètes.

Vos diplômes et l'intitulé de vos postes : soyez clair, soyez juste

Une excellente version de votre CV en anglais est incontournable quand on postule à l'étranger. Traduire vos diplômes et expériences, oui, mais avec la plus grande précision ! Cela vous démarquera de nombreux CV qui relèvent d'une traduction automatique, à peine relue. « HEC » traduit par « School of Commerce » aura peu de sens pour un recruteur en Asie, de même que « School of Political Sciences » pour « Sciences Po » risque de laisser votre interlocuteur perplexe.

Bon à savoir : pour certains métiers, notamment dans la santé ou l'enseignement, une reconnaissance officielle de diplôme peut être exigée. Renseignez-vous en amont pour anticiper les éventuelles questions et montrer à votre recruteur que vous avez pris les devants.

Attention également aux titres de métiers : des fonctions comme « chargé de mission » ou « chargé de projet » ne se traduisent pas littéralement. Préférez « Project Officer » ou « Project Coordinator » à « in charge of ». Même précaution à prendre pour la traduction de termes tels que « Directeur », « Responsable », ou « Secrétaire général »…

Repenser totalement votre CV : le format local n'est pas une option

On sait qu'il faut adapter son CV à chaque candidature, mais on n'est pas toujours assez vigilant sur les changements à opérer en fonction du pays cible.

Considérez votre CV comme un véritable code culturel à maîtriser !

En , on privilégie par exemple la rigueur chronologique et la précision dans l'intitulé des diplômes. Aux États-Unis ou au Canada, oubliez la photo, la date de naissance, la situation matrimoniale ou la nationalité. Ces informations sont jugées privées, voire discriminatoires. En , au contraire, il est habituel de mentionner sur un CV les éléments évoqués ci-dessus. Au , le « Rirekisho » (CV) adopte quant à lui une forme très codifiée et laisse peu de marge de manœuvre.

Le bon réflexe ? Avant de candidater, trouvez un exemple de CV dans votre secteur et votre pays cibles. Inspirez-vous de la structure, du vocabulaire et du ton. Votre recruteur sera sans doute favorablement impressionné par votre faculté d'adaptation, qui commence déjà par la bonne connaissance des « normes culturelles » de ce type de document !

Compétences linguistiques : soyez crédible, soyez précis

« Bon niveau d'espagnol » ; « allemand fluide ». La mention des compétences linguistiques est parfois formulée de manière très vague. Les recruteurs internationaux attendent du concret.

Utilisez les référentiels reconnus et mentionnez les scores que vous aurez pu obtenir au TOEFL, TOEIC, IELTS pour l'anglais, au DELE pour l'espagnol, au Goethe-Zertifikat, pour ne mentionner que quelques langues. Votre niveau peut aussi s'exprimer en utilisant l'échelle bien connue du CECRL (niveaux A1 pour les débutants à C2 pour les confirmés).

Mieux encore : vous impressionnerez votre recruteur en proposant de passer l'entretien, en entier ou en partie, dans la langue du pays cible. C'est un signal fort qui montre votre audace et votre motivation ! Alors certes, votre japonais a peut-être besoin d'une sérieuse remise à niveau pour pouvoir vous soumettre à un entretien dans cette langue. Mais si votre but est vraiment de travailler au pays du Soleil Levant, cela vaut certainement un investissement linguistique préalable.

Avoir une stratégie d'immigration et un réel intérêt pour le pays

Les recruteurs internationaux repèrent très vite les candidatures génériques, envoyées à la chaîne, sans réel intérêt pour le pays en question. Dire que vous « rêvez de travailler au Canada » ou que « la Chine vous attire depuis toujours” est loin de suffire. Ce qui fait la différence, c'est de montrer que vous avez pris le temps de comprendre certains éléments de la culture locale, les spécificités du marché du travail et les enjeux du secteur dans ce pays.

Avez-vous par ailleurs consulté les conditions de visa pour votre famille et vous ? Avez-vous une stratégie d'immigration claire ? Savez-vous comment fonctionne le contrat de travail local ? Ces éléments de recherche consomment beaucoup de temps mais prouvent que votre démarche est sérieuse et que vous n'êtes pas simplement en quête d'une opportunité « n'importe où ».

Un conseil : glissez dans votre lettre de motivation ou votre entretien un détail spécifique sur le pays ou le secteur cible. Ou bien mentionnez une actualité, un programme local ou une réforme pertinente en rapport avec votre domaine professionnel. Cela montre que vous ne postulez pas au hasard mais que vous avez choisi ce pays, et pas un autre.

Soigner son image digitale

Votre recruteur international vous « googlera ». C'est quasiment automatique aujourd'hui. Que va-t-il trouver avant tout ? Des photos de vos dernières vacances ou votre profil ?

Tapez votre nom sur le web et analysez les résultats comme si vous étiez le recruteur. Si vos différentes contributions personnelles sur les réseaux sociaux sont dominantes ou un peu compromettantes, pensez à faire le tri, à effacer certains posts ou à passer quelques comptes en mode privé.

Soignez votre profil LinkedIn (ou autre réseau professionnel) en y vérifiant en particulier la présence de mots-clés correspondant à votre recherche d'emploi à l'étranger. Il faudra aussi probablement réécrire votre profil en anglais si ce n'était pas déjà le cas.

Recherchez également quels sont les réseaux professionnels utilisés localement et créez-vous un compte. Les germanophones se servent, par exemple, beaucoup de , en parallèle de LinkedIn.

Des recommandations solides : un vrai passeport pour l'international

Dans plusieurs pays à l'étranger, vos références parlent pour vous. Une bonne lettre de recommandation peut parfois peser aussi lourd qu'un diplôme, voire plus.

Demandez à vos anciens managers ou collègues une lettre de recommandation traduite (en anglais ou dans la langue du pays cible). L'idéal ? Une lettre personnalisée, qui souligne vos compétences clés et donne un exemple concret de réussite.
Préparez aussi une liste claire de contacts référents : nom, fonction, entreprise, e-mail, et surtout le contexte de votre collaboration.

Pensez également à obtenir des recommandations directement sur votre profil LinkedIn. Comme lorsqu'on achète un produit, on a coutume de vérifier les avis clients avant de se décider…

Travailler un pitch percutant, en 30 secondes chrono

À l'international, surtout dans les pays anglo-saxons, savoir se présenter efficacement en quelques secondes est incontournable. C'est ce qu'on appelle le pitch personnel ou « elevator pitch ».En 30 à 60 secondes, vous devez pouvoir dire qui vous êtes, ce que vous savez faire, ce que vous cherchez et ce que vous pouvez apporter à votre nouvel environnement de travail.Ashley Stahl, coach de carrière, précise dans le magazine qu'un pitch est réellement « l'occasion de vous démarquer et de montrer ce qui vous rend unique. Au lieu d'énumérer toutes vos compétences, racontez une brève anecdote sur vous-même – le « pourquoi » de votre intérêt pour votre travail – en lien avec les compétences que vous utilisez dans votre carrière. Enfant, démontiez-vous et remontiez-vous des ordinateurs ? Ce serait une excellente histoire pour montrer ce qui vous anime en tant qu'ingénieur ». Vous l'avez compris. Un pitch bien formulé retiendra sans doute l'attention du recruteur international et vous permettra de vous démarquer.

Sources :

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A propos de

Helena a vécu au Japon, en Chine et en Allemagne où elle est actuellement basée. Ces différentes expériences lui ont permis d’enrichir sa compréhension des problématiques variées de l’expatriation. Titulaire de l'Education nationale et d'un Master II en Politiques linguistiques, elle concilie enseignement et rédaction professionnelle, autour de thématiques telles que l’éducation et le travail à l’international. Elle gère également les partenariats et les programmes d'un organisme de formation professionnelle.

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