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Les questions à se poser avant de louer à l'étranger

couple visitant une maison
monkeybusiness / Envato Elements
Écrit parAsaël Häzaqle 16 Juin 2025

Ça y est, vous louez votre premier logement à l'étranger. Après le périple administratif pour obtenir votre permis de séjour, vous n'avez qu'une hâte : profiter de votre logement. Préparez-vous plutôt à affronter une autre montagne de formalités. Quelles questions faut-il se poser pour louer un logement à l'étranger ? Voici l'indispensable checklist de l'expatrié et les bons conseils pour éviter les déconvenues.

Dans quel quartier me loger ?

Tout dépend de votre activité à l'étranger, de votre budget, de vos goûts personnels… Établissez une première liste de tout ce que vous souhaitez avoir : parc, transports, commerces, école, travail à proximité, style de logement, stationnements et équipements (un ascenseur, par exemple), etc. Entourez ensuite les éléments que vous jugez indispensables. Par exemple, si votre mobilité est réduite et que votre appartement se situe à l'étage (vous n'avez pas trouvé d'appartement au rez-de-chaussée), vous aurez besoin d'un ascenseur. Si vous empruntez souvent les transports, vous préférerez sans doute un logement en ville, proche d'un arrêt de bus ou d'une station de métro. Bien entendu, vous serez particulièrement attentif au prix. Avoir un logement abordable, c'est bien, mais s'il se situe à deux heures en bus de chez vous, la facture risque de grimper doublement (coût des transports et de la fatigue accumulée…).

Quel type de logement choisir ?

Appartement, studio, chambre en auberge, colocation… Là encore, le choix s'effectuera en fonction de vos goûts et de votre budget. Certains expats préfèrent rogner sur des postes de dépenses pour éviter la colocation ou l'auberge. D'autres, au contraire, recherchent la vie en commun. Il existe d'ailleurs des maisons partagées d'un nouveau genre, qui attirent notamment nomades numériques et travailleurs locaux. Ces sharehouses de luxe proposent des appartements chics et des équipements pensés pour les jeunes actifs (espace co-working, salle de sport, de repos, de cinéma, etc.) Au Japon, des résidences comme (Tokyo, Chiba, Osaka, Kyoto) ou (Tokyo, Saitama, Yokohama) fonctionnent sur ce principe. Un principe qui a un coût. Ces luxueux logements sont plus onéreux que les autres. Attention : ce type de sharehouse impose souvent une durée de séjour longue (6 mois, voire 1 an minimum).

Quels sont les points à prendre en compte avant de louer ?

Prudence, si vous souhaitez emménager en couple. Certains pays, comme l'Arabie saoudite, restreignent la location/l'achat aux couples hétérosexuels légalement mariés.

Faut-il opter pour un logement vide ou meublé ?

Impossible de passer à côté des nombreuses annonces d'expats en partance qui bradent leur petit et gros mobilier. C'est, pour vous, une belle occasion de vous meubler sans contrarier vos finances. Là encore, tout dépend de votre situation. Si vous cherchez à vous installer rapidement, partez sur un logement meublé. Si vous vous installez pour une longue durée et que vous souhaitez déménager vos affaires, vous pouvez envisager la location vide... attention cependant au coût du transport international. Vérifiez également les différences de législation entre la location vide ou meublée dans votre pays d'accueil.

Quel type de bail (contrat de location) choisir ?

Tout dépend de la durée de votre séjour à l'étranger. Etes-vous résident temporaire ou permanent ? Etes-vous étudiant, salarié, retraité ? Comptez-vous changer de logement dans les prochains mois ? En Espagne, par exemple, la durée minimale d'un contrat de location est de 5 ans minimum ; il est bien sûr possible de louer pour une durée moins longue, ou de renouveler son bail. La réforme de la loi espagnole sur le logement votée en juin 2023 maintient ces dispositions pour les locataires. En France, la durée du bail varie de 3 ans minimum (logement vide) à 1 an minimum (logement meublé), avec, toujours, la possibilité de louer moins longtemps (sous conditions). Certains pays proposent également un bail taillé pour les étudiants ou les travailleurs en déplacement fréquent. Ce type de bail est réduit à quelques mois, sans dépôt de garantie (caution).

Est-il préférable de passer par une agence immobilière ?

Vous avez généralement le choix entre l'agence immobilière, la transaction directe avec le propriétaire, ou l'entremise d'un intermédiaire. Cet intermédiaire n'est pas forcément un expert de l'immobilier, mais un contact qui, grâce à son activité (gardien d'immeuble, par exemple) ou son réseau, peut vous aider à trouver un logement. Pour économiser sur les frais d'agence, vous pourriez être tenté par la transaction directe avec le propriétaire. Mais connaissez-vous les lois du pays d'accueil ? Parlez-vous la langue ? Si oui, rien ne vous empêche la négociation directe. On conseille néanmoins d'opter pour une agence reconnue. Vous pouvez également passer par un intermédiaire, mais attention : rien ne vous garantit que vous aurez le logement ; de plus, vous aurez à payer votre informateur. N'envisagez cette solution que si vous maîtrisez la langue et la culture du pays (ou faites-vous accompagner par un local).

Le prix de mon logement correspond-il aux prix du marché ?

Gare aux arnaques ! Des professionnels peu scrupuleux profitent de la méconnaissance des étrangers pour leur proposer des biens surévalués. Agissez comme vous le feriez dans votre pays : enquêtez sur les prix du marché de votre quartier. Prenez en compte l'ancienneté de votre logement et les éventuelles dégradations. Assurez-vous que votre bien respecte la législation du pays d'accueil. Est-il en bord de mer ? dans une région à risque (séismes…) ? dans une zone industrielle ?

Que valent les listes de réservation de logement ?

Méfiez-vous des listes de réservation payantes. De nombreux pays tentent de lutter contre une crise du logement persistante : Canada, Espagne, Portugal, Etats-Unis, Australie, Allemagne, Pays-Bas, Chine, France, Corée du Sud... Les marchands de sommeil et autres escrocs profitent de la crise pour vous proposer des listes de logements déjà loués, ou qui n'existent pas. Vous payez une liste vous promettant l'exclusivité sur le logement de vos rêves, et découvrez un paquet d'annonces sans rapport avec vos critères... et qui existent déjà gratuitement sur internet.

Quelles mentions obligatoires doit comporter mon contrat de location ?

On passe parfois dessus sans en mesurer l'importance. Les mentions obligatoires assurent pourtant la légalité de votre contrat. Avant de signer, prenez le temps de lire et de bien comprendre toutes les mentions de votre contrat. Ne cédez pas à la pression d'un vendeur qui vous obligerait à signer tout de suite (c'est plutôt mauvais signe…). Votre bail doit indiquer clairement votre nom et celui du bailleur. Doivent également figurer la date de début du contrat et sa durée, la surface habitable, le nombre de pièces et leur destination, la liste des équipements (pour un logement meublé). Le contrat sera assorti d'annexes : diagnostic énergie, rapport sur le risque sismique, certification de dératisation… selon les normes applicables dans votre pays d'accueil. Le coût de ces expertises est à la charge du loueur.

Mon contrat prévoit-il une hausse de loyer ?

Comme de nombreux expats, vous avez établi votre budget en vous basant sur le loyer indiqué sur votre contrat. Mais la législation de votre pays d'accueil autorise-t-elle une augmentation de loyer ? Avant de signer, vérifiez ce que dit la loi sur le sujet.

Quel est l'état général du logement ?

Dans la précipitation, vous signez votre bail, tout content d'avoir le logement de vos rêves. Mais vous finissez par constater qu'il y fait -10 en hiver et +30 en été. La finesse des murs vous fait entendre la respiration de vos voisins et tous les bruits extérieurs. Pour éviter ce genre de mauvaise surprise, visitez votre futur logement avant de signer. Certes, il n'est pas toujours possible de visiter avant de louer. Beaucoup d'étrangers ne sont pas encore sur place, et paient en ligne avant d'entrer dans le logement. Ils doivent se contenter des quelques photos présentes sur le site du loueur. Dans ce cas, assurez-vous que le contrat vous permet d'émettre des réserves si vous constatez des anomalies graves : logement vétuste, présence de nuisibles…

La superficie du logement est-elle conforme à la loi du pays d'accueil ?

Des propriétaires peu scrupuleux profitent de la méconnaissance des expatriés pour leur louer des logements qui ne respectent pas le cadre légal. Or, il existe une superficie en dessous de laquelle il n'est pas permis de louer un logement ; cette superficie de logements décents varie selon les pays. Attention également au système de comptage. Au Japon, par exemple, le rez-de-chaussée est considéré comme un étage. Si l'on vous dit que vous êtes au 2e, vous serez en fait au 1er étage. En Espagne, le comptage des mètres carrés peut prêter à confusion. On distingue « surface utile » et « surface construite avec parties communes ». La première ressemble aux surfaces comptées dans d'autres pays européens. Mais la seconde, très utilisée, rend le comptage complexe (surtout si vous n'êtes pas habitué à la réglementation espagnole). Un grand logement de 200m² peut en fait être inférieur à 150m².

Caution, frais supplémentaires, charges locatives... que vais-je payer ?

Plusieurs types de frais peuvent s'ajouter à votre loyer : dépôt de garantie (caution), « cadeau » de début de contrat, commission, frais annexes, sans compter les charges locatives. Soyez certains de bien comprendre les termes du contrat ainsi que le montant de vos futures charges. Au Maroc et en Afrique du Sud, la caution est généralement comprise entre 1 et 2 mois de loyer. Au Royaume-Uni, le montant de la caution dépend du loyer annuel, dans la limite de 5 semaines de loyer maximum. N'oubliez pas de calculer le montant total de vos charges (loyer et autres frais) pour mieux estimer votre budget.

En principe, vos seuls frais sont votre loyer et les charges locatives (étant donné que le dépôt de garantie vous est restitué à la fin du bail). Dans certains pays, vous devrez néanmoins payer des « cadeaux » au propriétaire. Au Japon, l'impopulaire reikin (key money ou gift money) survit malgré tout. Le reikin est un cadeau que vous faites à votre propriétaire avant d'emménager. Il représente généralement 1 à 2 mois de loyer. Bien que toujours très ancré dans la culture, le reikin est de plus en plus décrié. L'éviter est devenu un argument déterminant pour les locataires ; de nombreuses agences immobilières (dont celles tournées vers la location aux étrangers) promettent une absence de reikin (et autres frais annexes).

Attention aux frais supplémentaires illégaux. Méfiez-vous des fameux « frais de gestion » et autres « frais de service ». Difficile de toujours savoir ce qu'ils cachent. Par exemple, vous n'avez pas à payer pour recevoir votre quittance de loyer. Vous n'avez pas non plus à payer pour un état des lieux.

Logement meublé : quels sont les équipements obligatoirement inclus ?

La liste des équipements inclus doit figurer sur votre bail. En général, l'équipement obligatoire comprend :

  • Un nécessaire pour la cuisine (plaques de cuisson, micro-ondes, frigo, ustensiles de cuisine, vaisselle minimale, en fonction du nombre de locataires).
  • Une literie (lit, couverture ou couette).
  • Une table, au moins une chaise, des rangements et luminaires.
  • Un nécessaire pour l'entretien (balai, aspirateur...) selon le revêtement du sol (moquette, parquet, carrelage…

Des équipements spécifiques peuvent être inclus. Par exemple, les fenêtres des logements sud-coréens et japonais sont toujours équipées de moustiquaires. Si votre immeuble dispose d'une buanderie, vérifiez si son utilisation est payante ou incluse dans le loyer.

J'ai un vélo/une voiture : où vais-je les stationner ?

Votre logement se situe-t-il dans un immeuble ? Disposez-vous d'une place de stationnement ? Là encore, renseignez-vous sur l'éventuel coût de cet emplacement. Évitez d'entreposer votre vélo devant votre porte ou dans la cage d'escalier. La pratique peut être interdite par le règlement intérieur de votre habitat.

Le logement accepte-t-il les animaux de compagnie ?

C'est une question essentielle pour les expatriés amis des animaux. Pourrez-vous emmener votre animal dans votre nouveau logement ? Pourrez-vous adopter un animal à l'étranger et l'emmener chez vous ? En Suisse, par exemple, la présence d'un animal de compagnie est soumise à l'appréciation de votre propriétaire. S'il décide d'interdire les animaux, il le mentionnera sur le contrat et dans le règlement intérieur. Par contre, si le contrat ne mentionne aucune interdiction quant à la présence d'animaux domestiques, vous êtes en principe autorisé à en avoir. Attention néanmoins à la définition « d'animal domestique ». Ne profitez pas du silence de votre contrat pour vivre avec un animal exotique ou dangereux (un gros chien d'attaque, par exemple). Même si votre contrat ne prévoit aucune règle contre la présence d'un animal de compagnie, prévenez votre propriétaire avant de faire venir votre animal.

Suis-je libre d'inviter des amis chez moi ?

A priori, rien ne vous empêche d'inviter des amis chez vous. Évitez toutefois que l'invitation de « quelques amis » se transforme en invitation lancée à tous vos contacts. Le règlement intérieur de votre habitat peut interdire ce type de réception. Vous pourriez être sanctionné en cas de tapage, de dégradation dans votre logement ou dans les parties communes.

Suis-je libre d'effectuer de petits travaux chez moi ?

Repeindre un mur, changer une porte, poser une patère… Ces « petits travaux » anodins peuvent être strictement encadrés par votre contrat de location. En général, vous êtes déjà en charge des petits travaux du quotidien : changer une ampoule, ajouter une petite commode… Mais s'il s'agit de percer des murs ou de changer la peinture, vérifiez que votre bail vous en donne l'autorisation.

Louer à l'étranger, comment ne pas se tromper ?

Tout d'abord, gardez en tête que la plupart des conseils sont des conseils de bon sens. Tout comme vous vous êtes montré prudent pour louer un logement dans votre pays d'origine, vous adopterez la même prudence pour louer à l'étranger. Ne vous fiez pas aux annonces alléchantes prétendant vous offrir un magnifique logement à moindre coût.Sans tomber dans la paranoïa, ne croyez pas sur parole tout ce que l'on vous dit. Même si l'information provient d'une agence immobilière, faites vos propres recherches. D'ailleurs, vous devriez prospecter en ayant, en amont, effectué des recherches sur le marché locatif du pays d'accueil. Vous partirez plus serein. Certains étrangers pensent bien faire en déclarant ouvertement à leur interlocuteur qu'ils n'y connaissent rien, et qu'ils s'en remettent totalement à lui. Cette franchise peut être louable… si elle tombe dans les oreilles d'un professionnel vertueux. Au lieu de montrer votre méconnaissance, montrez plutôt que vous connaissez vos droits.N'hésitez pas à mettre en concurrence plusieurs agences immobilières. Vérifiez leurs dires. Prenez le temps de visiter votre logement ; si vous n'êtes pas sur place, demandez si une visite en visioconférence est possible. Même si vous avez eu un coup de cœur, prenez le temps d'effectuer toutes les vérifications d'usage.

Sources :

Logement
A propos de

Rédactrice web spécialisée en actualité politique et socio-économique, Asaël Häzaq observe et décrypte les tendances de la conjoncture internationale. Forte de son expérience d’expatriée au Japon, elle propose conseils et analyses sur la vie d’expatrié : choix du visa, études, recherche d’emploi, vie de travail, apprentissage de la langue, découverte du pays. Titulaire d’un Master II en Droit - Sciences politiques, elle a également expérimenté la vie de nomade numérique.

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