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Achat immobilier à l'étranger : comment éviter les arnaques ?

achat immobilier
gpointstudio / envato.com
Écrit parAsaël Häzaqle 06 Mai 2025

Acheter une maison à l'étranger ? Beaucoup en rêvent. Le rêve peut devenir réalité, à condition de bien se préparer. Tout comme on le ferait pour acheter dans son pays, il est essentiel de connaître les normes du pays d'accueil avant de se lancer dans un achat immobilier. Documents administratifs, règles juridiques, contrats… quels sont les pièges à éviter ? À quoi faut-il faire attention ?

Sollicitez des experts pour l'établissement du contrat de vente

En matière de vente immobilière, chaque pays à ses règles et modes de fonctionnement. Soyez au fait des procédures et ne faites pas l'impasse sur l'une d'entre elles sous prétexte d'économiser. Vous risquez, au contraire, de payer votre erreur au prix fort.

En Espagne, l'avocat établit l'acte de vente. Le notaire ne s'occupe que de la signature du contrat et de l'enregistrement de la vente. Certains expats espèrent économiser de l'argent sur les frais d'avocat. C'est une erreur. L'avocat est justement celui qui mènera pour vous une enquête approfondie concernant votre futur logement. Il analysera les documents relatifs à la vente et vous éclairera sur les éventuels problèmes juridiques.

Aux États-Unis, l'avocat prend en charge la rédaction des documents administratifs et la gestion de la vente. En France, vous passerez par un notaire. En Suède, vous ferez appel à un agent immobilier. Pour acheter aux Émirats arabes unis (EAU), on conseille de passer par un avocat. À Dubai, l'enregistrement se fera auprès du , organisme faisant office de notaire.

Selon votre situation, renseignez-vous en amont sur la procédure administrative à suivre dans votre pays d'accueil.

Méfiez-vous des diagnostics de performance énergétique (DPE)

Allez-vous acheter une passoire énergétique ou un logement éco-responsable ? Certains documents, comme le diagnostic énergétique, peuvent être obligatoires pour conclure une vente. Assurez-vous de les avoir, et d'en comprendre le sens. Au besoin, faites appel à un traducteur officiel et sollicitez un expert immobilier.

En France, tout bien à louer ou à vendre doit obligatoirement être soumis au DPE ; le résultat doit être visible sur la fiche de vente du logement. Le document sera annexé à l'avant-contrat de vente, avec l'ensemble de tous les constats et études faits sur le bien (dossier de diagnostic technique). Le diagnostic établit la performance énergétique et climatique du bien, de la note A (logement basse consommation) à G (passoire thermique). Le DPE est payé par le vendeur. N'acceptez jamais un contrat qui vous demanderait de rembourser un quelconque diagnostic.

Attention à l'arnaque au DPE

Des diagnostiqueurs peu scrupuleux établissent de faux diagnostics avec la complicité du vendeur. Un logement noté F est une passoire thermique, et donc, un logement énergivore. Depuis 2023, les biens classés F proposés à la vente doivent faire l'objet d'un audit énergétique (bilan plus complet qu'un DPE). « L'arnaque au DPE » consiste à relever la note d'une passoire thermique (de F à D, par exemple) pour augmenter les chances de vente et éviter la paperasse.

Les acheteurs sont naturellement sensibles aux performances énergétiques du logement. Une bonne note est bénéfique, non seulement pour l'environnement, mais aussi pour vos finances. Or, cette arnaque (qui peut vous coûter très cher) n'est pas facile à démasquer. Elle encore moins détectable si vous êtes à l'étranger et/ou si vous connaissez mal les normes du pays d'accueil en matière de vente immobilière. Pour vous protéger, faites appel à un avocat et/ou un expert immobilier reconnu.

L'intérêt de demander une contre-expertise

En cas de doute, n'hésitez pas à demander un contre-diagnostic. Attention : les prix du DPE sont rarement règlementés. Chaque entreprise est donc libre de fixer son tarif, en fonction notamment du type de bien (maison, appartement, etc.). En France, les prix varient entre environ 100 et 250 euros. Le coût est à la charge du vendeur sauf si vous demandez une contre-expertise. Si les résultats de votre DPE diffèrent de celui du vendeur, vous pourrez vous retourner contre ce dernier.

Une précision des diagnostics variable selon les pays

La précision des contrôles techniques du logement dépend des normes de chaque pays. Les contrôles réalisés en Italie, en Espagne ou au Portugal sont réputés moins exigeants que ceux réalisés en France.

Ne jamais acheter un bien dont le titre de propriété a été usurpé

Un vendeur peut cacher un fraudeur. En général, on se méfie rarement du titre de propriété. Or, la fraude du titre de propriété existe dans tous les pays. En France et au Canada, on constate même une hausse de ce type de fraude. En pratique, il s'agit d'usurper l'identité du véritable propriétaire ou de présenter à l'acheteur des documents falsifiés pour établir une vente sur un bien qui appartient à un autre. Le fraudeur récupère l'argent. Le véritable propriétaire (souvent parti pour une longue période) retrouve son bien hypothéqué ou vendu à un autre.

Les propriétaires peuvent se prémunir contre ce type de fraude en vérifiant régulièrement que leur nom figure toujours sur le titre de propriété enregistré dans l'administration de sa zone de résidence. Si vous êtes l'acheteur-victime et que vous doutez du sérieux du vendeur, faites appel à un avocat pour accéder aux registres fonciers et vérifier l'authenticité du titre de propriété. Si la vente a déjà été conclue, déposez plainte auprès des autorités du pays d'accueil.

Autre problème lié au titre de propriété. Cette fois-ci, vous achetez auprès du véritable vendeur, mais découvrez par la suite que le bien est hypothéqué. Le précédent propriétaire n'a pas réglé ses dettes. Pour éviter ce piège (et des procédures judiciaires longues et coûteuses), faites appel à un avocat spécialisé dans les contrats immobiliers. En effet, l'avocat a accès aux registres fonciers, et peut donc rapidement déterminer si le bien en vente est hypothéqué ou non. Il pourra également confirmer ou infirmer l'authenticité du titre de propriété.

Ne jamais signer un faux contrat pour acheter moins cher

Il s'agit bien entendu d'une pratique à proscrire. Pratique plus répandue qu'on ne le croit. Le principe est simple : vous vous entendez avec le vendeur pour payer un prix inférieur à celui indiqué sur le contrat. Lors de la déclaration de revenus, vous ferez également une sous-déclaration, pour être moins taxé. De même, le vendeur sous-déclare pour alléger ses taxes. Mais en cas de contrôle, attendez-vous à un redressement salé.

Effectuer un paiement dissimulé en liquide pour échapper à l'impôt est bien entendu contraire aux lois. À l'étranger, vous êtes encore plus vulnérable que dans votre pays, surtout si vous ne connaissez pas la langue de l'État d'accueil. N'acceptez aucun montage financier proposé par le vendeur, ou par tout autre interlocuteur (il existe des agences immobilières peu regardantes sur la légalité des transactions financières). D'où l'importance de s'entourer d'experts assermentés.

Ne jamais sous-estimer l'importance des visites physiques

Si l'achat à distance à ses avantages, il a aussi ses inconvénients. À moins d'avoir une personne qui s'engage à multiplier les visites à diverses périodes, essayez de visiter vous-même votre futur logement. Oubliez les coups de coeur. Une belle maison ensoleillée visitée dans une calme matinée printanière peut devenir une terrible maison bruyante lorsque la visite s'effectue plus tard dans la journée.

De nombreux expatriés privilégient les aspects pratiques : logement proche des transports, de l'école des enfants, du lieu de travail, etc. Tous ces points ne sont évidemment pas à négliger. Ils sont tout aussi importants que les visites à divers moments de la journée (matin, midi, après-midi, soir, et même la nuit, si vous êtes courageux). Des experts recommandent de visiter le logement à diverses saisons. Mais l'on n'a pas toujours le loisir de faire patienter le vendeur pendant un an…

Évitez de sous-estimer l'investissement financier

L'achat d'un logement ne comprend pas uniquement le coût dudit logement. Il faut ajouter les taxes, les frais d'agence, les frais bancaires, de notaire, d'avocat, d'assurance, les expertises des différents professionnels, et d'autres frais éventuels. Mais là encore, les étrangers font souvent l'impasse sur ces frais plus ou moins « cachés ». Ils estiment faire une bonne affaire, surtout lorsqu'ils paient dans une devise plus faible que la leur. Mais là encore, prudence lors de la conclusion du contrat. Le marché se retourne vite. Plutôt que de compter sur l'attractivité de votre devise, assurez-vous d'avoir les fonds pour financer votre investissement, quel que soit l'état du marché.

Achat immobilier à l'étranger : les informations à vérifier pour éviter les arnaques

En plus de solliciter un expert du pays d'accueil, demandez conseil auprès d'un notaire/avocat de votre pays spécialisé dans les transactions internationales. L'expert de votre pays aura peut-être des confrères de confiance à l'étranger.

Avant tout projet d'achat, renseignez-vous sur les documents que vous devrez présenter. Votre titre de séjour vous permet-il d'acheter ? En Italie, par exemple, vous devrez posséder un (codice fiscale) pour pouvoir acheter un bien immobilier. En Espagne, vous devrez avoir un (NIE).

Renseignez-vous sur les normes du pays en matière de vente. En Espagne, c'est l'acheteur qui est responsable du contrôle du bien : c'est à vous, et non au vendeur, de vérifier que tous les documents sont conformes. Par exemple, au Portugal et en Espagne, le notaire n'est pas tenu de vérifier une éventuelle hypothèque sur le bien immobilier. D'où l'importance de solliciter un avocat spécialisé en transactions immobilières.

Faire appel à un expert local ne vous dédouane pas de votre responsabilité. Charge à vous de vérifier les dires de votre interlocuteur. Ne croyez pas tout sur parole. Renseignez-vous sur les lois du pays d'accueil. Demandez plusieurs avis et contre-expertises. Ne versez aucune somme d'argent pour réserver votre bien sans la signature d'un contrat aux normes.

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A propos de

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.

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