ÍæÅ¼½ã½ã

Menu
ÍæÅ¼½ã½ã
Rechercher
Magazine
Rechercher

Comment choisir une école pour vos enfants à l'étranger

enfants a l'ecole
monkeybusiness / Envato Elements
Écrit parAsaël Häzaqle 03 Juin 2025

Vivre à l'étranger avec ses enfants, c'est aussi découvrir un nouveau système scolaire. Pour les parents qui font le choix de l'école locale, le dépaysement peut être grand. Comment comprendre les nuances entre les différents modes d'éducation ? Comment préparer au mieux les enfants ?

Les systèmes scolaires qui favorisent le bien-être de l'enfant

Les pays d'Europe du Nord sont régulièrement cités pour la qualité de leur système scolaire. En effet, les systèmes danois, suédois, finlandais et norvégiens placent l'enfant au coeur du système éducatif. Basés sur l'éducation positive, ces systèmes offrent une grande liberté à l'enfant, tant dans les méthodes d'apprentissage que dans la découverte de leur personnalité. Depuis sa réforme de 2007, le système éducatif finlandais est d'ailleurs devenu l'un des meilleurs du monde. Le système danois est également reconnu au niveau mondial.

Finlande : bienveillance et empathie

Le système scolaire finlandais repose sur deux grands principes : faire de l'enfant un citoyen conscient de sa place et de la place des autres dans l'environnement (développement de l'empathie) ; valoriser le rôle de l'enseignant et rendre la profession attractive (salaires plus élevés).

L'école finlandaise veille à transmettre à l'enfant des valeurs fortes : égalité (tous les élèves sont égaux), respect (respect de l'autre et de son espace, du bien public, des règles de vie), solidarité, bienveillance. Ce cadre positif contribue au bon développement de l'enfant et favorise l'apprentissage. Chaque enfant apprend à son rythme, encouragé par les enseignants. Il n'y a d'ailleurs pas de notes en primaire. Cette particularité peut étonner les parents expats habitués à la notation. Car pour eux, les notes rassurent : elles sont perçues comme le seul moyen d'évaluer l'enfant. A contrario, le système finlandais estime plutôt que l'absence de notes rassure.

Canada : inclusivité pour toutes et tous

En 2021, le gouvernement canadien prévoit une enveloppe de 30 milliards de dollars sur 5 ans destinée à construire un « système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de grande qualité, abordable, souple et inclusif » dans tout le pays.

Au Canada, l'éducation est à la charge des provinces et territoires, qui définissent leur vision de l'inclusivité. On retrouve néanmoins de nombreux points communs dans ces définitions : meilleure prise en compte des enfants en situation de handicap, respect de la diversité, acceptation de soi et des autres. Par exemple, la définition de la province de l'Ontario insiste sur l'équité et l'inclusivité : tous les élèves doivent se sentir représentés. Yukon se dit « centrée » sur l'élève. Alberta prône une « une façon de penser et d'agir qui démontre l'acceptation universelle et l'appartenance de tous les enfants et élèves. » Nuvanut et la Nouvelle-Écosse mettent en avant le « droit » à une éducation « de haute qualité » pour toutes et tous.

Les provinces et territoires portent une attention particulière aux enfants ayant « des besoins particuliers ». Il s'agit des élèves en situation de handicap, pour qui l'éducation inclusive prévoit un encadrement ²¹»å²¹±è³Ùé, mais sans les mettre à l'écart. Ainsi, le Québec prend en compte les besoins de tous les élèves, mais sans « référence spécifique » à ceux ayant besoin d'un accompagnement spécial. Les handicaps sont entendus dans leur sens le plus large : trouble de l'apprentissage, sensibilité particulière, handicap physique, émotionnel, comportemental, etc. Les programmes et manuels scolaires sont régulièrement révisés pour être plus inclusifs.

Les systèmes scolaires où l'art et le sport ont toute leur place

Si dans certains pays, comme la France, les matières académiques dominent largement les autres, d'autres pays mettent en avant toutes les matières, y compris les disciplines artistiques et sportives. De bons résultats dans ces domaines peuvent même ouvrir les portes d'établissements réputés.

États-Unis : esprit de groupe et épanouissement personnel

Le système scolaire américain est décentralisé. Chaque État est libre de définir les programmes scolaires, le fonctionnement des établissements, le calendrier des vacances scolaires, etc. Une donnée importante pour les parents expats sensibles à l'orientation politique de tel ou tel État. Plusieurs États conservateurs, par exemple, limitent les enseignements jugés trop « progressistes », au nom du bien-être de l'enfant.

Les établissements scolaires partagent néanmoins un point commun : les arts et le sport ont une place aussi importante que les matières classiques. Un élève peut ainsi intégrer un établissement réputé grâce à ses bons résultats artistiques et/ou sportifs. L'art et le sport font partie intégrante de la culture scolaire américaine, et véhiculent des valeurs tout aussi ancrées dans la culture : l'esprit de groupe et l'épanouissement de chaque individu.

Loin de se contredire, ces valeurs sont développées dans les établissements scolaires, avec des répercussions pratiques qui peuvent étonner les parents expatriés. Quel parent n'a pas été surpris devant la pluie d'éloges lancée par les enseignants, devant des enfants expats alignant 3 mots d'anglais ? Loin des compliments mielleux, ces éloges immérités sont une marque importante de la pédagogie américaine : valoriser l'enfant et faciliter son intégration dans le groupe.

Japon : esprit de groupe et responsabilisation de chacun

Le système scolaire japonais accorde une place importante aux matières musicales, artistiques, culturelles et sportives. Ces matières sont aussi valorisées que les matières académiques. Dès l'école primaire, les élèves choisissent un club sportif ou culturel à intégrer. Le choix, très vaste, inclut de nombreux sports et activités : basket, danse, foot, athlétisme, gymnastique, badminton, monocycle et d'autres sports de plein air ; anglais, informatique, cuisine, littérature, cérémonie du thé… On trouve aussi des clubs artistiques et musicaux (chant, dessin, arts plastiques, pratique d'un instrument de musique, cinéma…).

Le collège et le lycée proposent eux aussi leurs clubs. Les élèves ont même la possibilité d'en créer, sous réserve d'avoir l'approbation des responsables et de recruter un nombre suffisant de camarades. Les journées se divisent généralement en deux parties. Les cours se déroulent jusqu'en début d'après-midi, avant de laisser place aux clubs. Cette place importante laissée aux activités favorise l'esprit de groupe et l'appartenance à la communauté. Le baseball, sport national du Japon, incarne bien ces valeurs. Le baseball lycéen est tout aussi célèbre que le baseball professionnel. Symbole de cette célébrité : le Kôshien, grand tournoi national organisé en été, retransmis à la télévision.

Un accent mis sur la responsabilisation des élèves

Les élèves sont très vite responsabilisés. Dès l'école primaire, ils apprennent à nettoyer leur classe et à organiser la distribution du déjeuner. Il n'y a pas de cantine scolaire, dans les établissements japonais. Un système de rotation permet à tous les élèves de se répartir les tâches ménagères (nettoyer la classe, la vaisselle, l'entrée de l'école…). Certains parents expatriés sont surpris d'apprendre que leur enfant fera le ménage. La pratique est pourtant ancrée dans la culture japonaise, et véhicule des valeurs positives : l'entraide, le respect du bien commun, le travail en groupe, la propreté, etc. Même responsabilisation concernant la gestion des clubs. Les élèves organisent les plannings, préparent les diverses activités et compétitions ayant lieu dans l'année.

Des systèmes scolaires à perfectionner

Bien entendu, les systèmes scolaires précités ne sont pas parfaits. Le modèle sud-coréen, par exemple, est aussi extrêmement élitiste. Il rejoint ici la France, le Japon et Singapour. Dans ces pays, la notation et le classement font loi. La Corée du Sud fonctionne sur un système similaire. Poids du groupe, pression accrue, compétition extrême... le fléau du harcèlement scolaire mine nombre d'établissements scolaires. Le harcèlement scolaire est un problème mondial. On constate néanmoins une baisse des cas de harcèlement dans les États ayant axé l'éducation sur la bienveillance (Finlande, Danemark...).

Aux États-Unis, l'épanouissement des enfants est contrarié par des contraintes financières et administratives. Les écoles publiques sont surchargées, les infrastructures manquent ou sont obsolètes. Les écoles privées sont hors de prix. Même problème au Royaume-Uni. En août 2024, le gouvernement Starmer a proposé de supprimer l'avantage fiscal des établissements privés pour donner plus de moyens au public. La mesure est entrée en vigueur au 1er janvier 2025.

Les limites de l'éducation positive ?

Le modèle d'Europe du Nord est lui aussi critiqué. Les parents expatriés soulignent un risque de manque de discipline. Il n'y aurait plus de place pour la frustration, la sanction, le recadrement, la contrainte. S'ils apprécient le fait d'apprendre par le jeu, les parents étrangers habitués à un encadrement classique se disent frustrés par le manque de notes. Car pour eux, la notation est le meilleur moyen de situer le niveau de l'enfant, et son niveau par rapport aux autres. Or, c'est justement contre cette « pression » des notes que se bat l'éducation positive.

Les chercheurs notent un lent déclin du système scolaire finlandais. Ils le relient aux dernières évolutions sociétales, où les réseaux sociaux influencent de plus en plus les enfants. Ils soulignent cependant que le modèle finlandais continue d'être le pont entre les écoles alternatives et les écoles classiques. Car il ne repose pas sur l'uniformisation, mais sur la diversité. S'il y a une note, elle n'est pas ce qui définit l'élève, mais l'aide à renforcer ses compétences.

École : faciliter l'intégration des enfants expats

Les enfants expats auront moins d'appréhension s'ils sentent que leurs parents sont confiants. De préférence, renseignez-vous avant l'expatriation sur le système scolaire de votre pays d'accueil. Réfléchissez au type de structure que vous souhaitez : établissement local ou international ? Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Pensez au coût des études. Contactez d'autres parents immigrés : comment s'est passée l'intégration de leurs enfants ? Prenez en compte les besoins de vos enfants (sont-ils sportifs ? artistes en herbe ?).

Avant la rentrée, demandez à visiter l'établissement avec votre enfant. Echangez avec les professeurs. L'école prévoit-elle un accompagnement spécial pour les nouveaux élèves ? Dans tous les cas, relativisez. Certaines histoires relayées sur internet peuvent effrayer ou au contraire, brosser une image trop parfaite de telle ou telle école. Forgez-vous votre propre avis, mais faites aussi confiance à votre enfant.

Sources :

Scolarité et études
²õ³¦´Ç±ô²¹°ù¾±³Ùé
A propos de

Rédactrice web spécialisée en actualité politique et socio-économique, Asaël Häzaq observe et décrypte les tendances de la conjoncture internationale. Forte de son expérience d’expatriée au Japon, elle propose conseils et analyses sur la vie d’expatrié : choix du visa, études, recherche d’emploi, vie de travail, apprentissage de la langue, découverte du pays. Titulaire d’un Master II en Droit - Sciences politiques, elle a également expérimenté la vie de nomade numérique.

Commentaires